Fin 1939, mon père est mort pour la France sur le front de l’Est.
Comme beaucoup d’autres, ma mère se met au travail, à noter qu’à cette époque les femmes n’étaient peu ou pas préparées à une vie professionnelle.
Ma petite enfance, période importante de ma vie m’a été volée, ballotté, rejeté, être le « petit bâtard «  du  quartier ne me  laisse pas un souvenir enchanteur de cette période si importante dans la vie.

Ensuite l’adolescence, étude courte, il fallait très vite apporter une aide financière  au ménage boulots divers, période ou il était possible de tomber dans la délinquance.
Heureusement, sur conseil d’un ami , le sport m’ a permis de rester dans le droit chemin, merci à mes professeurs .

Vie d’adulte, préparation militaire parachutiste, premier saut à Bourges, incorporé dans l’armée de l’air, une des rares interventions de l’Etat, Orphelin et fils unique, pas de conflit Algérien pour moi.
Vingt quatre mois à plier les parachutes de queues des chasseurs de la base, et heureusement à pratiquer un judo intensif.

Le jour du retour à la vie civile vous tombe dessus, pas de conseils, pas d’orientation, pas de travail avec comme seule offre la possibilité de souscrire un engagement militaire.

Là commence la véritable galère.

J’ai découvert que l ’ONAC existait vers l’âge de soixante ans et grâce à mon adhésion dans l‘association locale des Orphelins de Guerre et Pupilles de la Nation.

Rattraper les études, travailler puis construire  une famille. Cela c’est fait  seul, sans aides  quoi que puisse dire certains élus  des gouvernements successifs.

A l’automne de ma vie, je me pose souvent une question, le mot Egalité est il une utopie ?
Indemniser certains Orphelins suite aux deux décrets connus de nous tous a été une bonne chose mais, pourquoi cette discrimination.

Mourir pour la France est une chose, encore fallait il pouvoir choisir la façon de le faire ! En déportation ? Fusillé ? Pour avoir droit à une reconnaissance nationale ?

Curieuse façon d’honorer ceux qui sont morts pour que nous soyons libres.

La mort de mon père n’a-t-elle pas la même valeur  que celle citées dans ces fameux décrets ?

André Rauch
Administrateur FNAPOG Normandie 

 

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