Olga BANCIC une Roumaine de feu à Paris
Née en Mai 1912 (10, 12, 15 ou 28), de confession juive, à Chisinäu1 en Bessarabie2 .
Son père Noé est fonctionnaire, employé municipal.
Sa mère est Marie née ZEZINS.
En 1924 Olga (Golda), pour aider sa famille, va travailler dans une usine de fabrique de gants ou de matelas, aux conditions de travail insupportables qui déclencheront plusieurs grèves auxquelles elle participera.
En 1929 elle se marie avec Salomon A.JACOB né en 1911, écrivain roumain et partent s’installer à Bucarest.
Olga BANCIC est arrêtée par la sureté roumaine pour son appartenance communiste, sera emprisonnée et battue.
1933 à 1938 elle est membre actif du syndicat local et militante auprès des Jeunesses Communistes roumaines. S’en suit la création du front Populaire antifasciste et sa rencontre avec Hélène TAICH3 (1920-1999). Elles sont arrêtées plusieurs fois, condamnées incarcérées. Sans cesse traquées elles partent pour la France.
Olga arrive donc à Paris en 1938 et s’inscrit à la Faculté de Lettres ainsi qu’Hélène. Elle y retrouve son mari qui s’était éloigné d’elle pour des raisons de sécurité. Ce dernier fait partie des brigades internationales pendant la guerre d’Espagne et aide les républicains espagnols.
Olga et son mari dans un 1er temps vont résider 11, cité Popincourt (XI éme), puis au 60 de la rue Saint Sabin (XI éme).
1939 : naissance de leur fille Dolorés4 (Doly).
Olga travaille comme vendeuse dans un magasin de confection de la rue Monge (V éme).
1940 : la France est envahie par les armées du III Reich, Olga confie sa fille à une famille française et s’engage dans les « MOI » puis « FTP-MOI5 » sous le pseudo de « Pierrette ».Elle s’occupe de l’armement : bombes, explosifs (assemblage) transport et distribution. Elle participe ainsi à une centaine d’opérations au sein du groupe Misak MANOUKIAN.
Elle loue une chambre, au 3 rue Andrieux (VIII éme), sous le nom de Mme Martin habitant 8, rue des Ciseaux (VIéme) où elle entrepose les armes. Mais résidait au 114, rue du château (XIV éme) son domicile officiel. On n’est jamais trop prudent !
Son mari Salomon, qui aura plusieurs noms en résistance, est arrêté en septembre 1941 et interné à Drancy. Pour des soins il est transféré à l’hôpital TENON (Paris XXéme) d’où il s’évadera le 23 Novembre.
6 Novembre 1943 à 13 h 30, dénoncée, elle est arrêtée rue du Dr Brousse par 6 inspecteurs des brigades spéciales (BS2) dédiées à la traque des ennemis et terroristes. Sa carte d’identité indique Marie LEBON née PETRESCA résidant au 60 de la rue St Sabin PARIS (XI éme). Est arrêté en même temps qu’elle Marcel RAJMAN6 (alias Michel) avec qui elle avait rendez-vous.
Puis suivront les arrestations de 68 FTP dont 23 d’entre eux seront incarcérés le 27 Novembre à la prison de Fresnes, hélas Olga en fera partie.
Le 15 Février 1944, les 23 prisonniers sont condamnés à mort par un tribunal allemand et 22 d’entre eux seront fusillés le 21 février au Mont Valérien.
Le 23 éme n’est autre qu’Olga BANCIC car, en droit militaire allemand on ne peut fusiller une femme, de même que les enfants de moins de 16 ans.
23 Mars 1944, la police perquisitionne la chambre qu’elle louait 3 rue Andrieux, le concierge ayant averti la police parce qu’il ne percevait plus ses loyers. On y découvre : 13 grenades anglaises, 3 révolvers, 3 pistolets, une soixantaine de bombes, 3 ou 4 cartouchières pleines puis des explosifs et cartouches.
Olga sera interrogée, torturée et battue avec nerf de bœuf mais restera muette !
Elle est envoyée à KARLSRÜHE puis à STUTTGART le 3 Mai, pendant ce transfert elle réussira à rédiger pour sa fille un billet qu’elle jettera par une ouverture du wagon. Ce mot sera récupéré par la Croix rouge.
Elle sera guillotinée ou décapitée à la hache le 10 mai 1944, elle avait 32 ans.
Son mari Alexandru JAR, l’autre nom de Salomon, échappe à l’arrestation de Novembre 1943. Après la libération il quitte les « FTP-MOI » récupère sa fille Dolorès, repart en Roumanie devenue communiste.
Notes : 1°) ou KICHINEV en alternance, Ü suivant certaines années, capitale de la Moldavie.
2°) devenue Roumanie en 1918.
3°) après ses études de Lettres à Paris, s’installe à Marseille en 1940 où elle entre en résistance.
4°) en hommage à Dolorés IBARRURI ( 1895-1989) « la pasionaria », auteur du slogan « No Pasáran » utilisé contre les franquistes. Adhérente au Parti Communiste espagnol.
5°) Francs Tireurs et Partisans-Main d’Oeuvre Immigrée.
6°) né Michel MIECZLAV à Varsovie (1923-1944).
Sources : divers sites internet et revues d’histoire spécialisées.
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