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Henri Paturel, pupille de la nation et membre du bureau national de la Fédération nationale autonome des pupilles de la nation et des orphelins de guerre (Fnapog), était interviewé dans « le coup de fil du matin » sur Sud Radio le 15 décembre « Le coup de fil du matin » est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Le fils de Samuel Paty devient pupille de la nation le 15 décembre. Mais qu’est-ce que cela signifie ? En quoi consiste ce statut, accordé aujourd’hui au fils de Samuel Paty, âgé de seulement cinq ans ?

« Le tuteur ou l’État demande l’adoption pour l’enfant »

Henri Paturel, pupille de la nation et membre du bureau national de la Fédération nationale autonome des pupilles de la nation et des orphelins de guerre (Fnapog) décrypte ce que ce statut implique. Il est pour sa part pupille de la nation depuis un attentat en décembre 1953 au marché de Casablanca, au cours duquel sa mère avait été tuée. « On le devient par jugement du Tribunal de Grande Instance de votre lieu de résidence, explique-t-il. Soit le tuteur de l’enfant peut le demander. Soit, si c’est un orphelin, c’est l’État qui demande au tribunal l’adoption pour l’enfant. »

« C’est un acte d’adoption, souligne-t-il, pas quelqu’un inscrit dans un registre. C’est gravé dans la pierre de la République Française quand un des parents est victime d’un acte de guerre ou d’un attentat. Il existe cinq critères à remplir : le statut peut être accordé si l’une des cinq conditions est remplie. » Que procure ce statut à l’enfant ? « Ce statut vous donne un suivi moral par l’office national des anciens combattants et des soutiens de guerre, créé en 1946. Ensuite, vous pouvez obtenir des aides relativement importantes. Elles vont des achats de première nécessité (nourriture, vêtements…) pour lesquels des indemnités sont calculées à la demande. Il n’existe pas de système de rente. »

« Qu’il y ait un recensement des pupilles de la nation »

« Jusqu’à 21 ans, en matière d’entretien et d’éducation, cela permet une gratuité de toutes les inscriptions aux universités, de subvenir à des besoins spécifiques, poursuit Henri Paturel. Si un pupille veut souscrire dans les emplois réservés de l’État, il y a droit. » Quel est le nombre exact de pupilles en France ? « C’est un peu notre combat, et celui de 80 sénateurs qui nous soutiennent. Nous voudrions qu’il y ait un recensement des pupilles de la nation encore en vie. C’est une reconnaissance, c’est un peu dommage que l’on connaisse tous les brigands, alors que nous, pupilles de la nation, ne sommes pas connus. »

« Il n’y a pas eu de numérisation, rien eu de fait, regrette Henri Paturel. On estime, si l’on repart de 1919, à 1,1 million d’enfants laissés à l’abandon par les soldats tués. Sur la Seconde guerre mondiale, on en recense 300.000, 30 à 40.000 pour l’Indochine, et 16.000 pour l’Afrique du Nord. » Et depuis ? « Il y en a peu : les Opérations Extérieures, nos soldats plus les victimes des attentats récentes, ainsi que les pompiers et les gendarmes morts en service. Nous serions entre 26.000 et 200.000 selon les statistiques de l’État. En réalité, d’après un calcul fondé sur l’espérance de vie, nous sommes entre 30 et 50.000 survivants.« 

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Retrouvez « le coup de fil du matin » du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

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