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La Fnapog Normandie lance une campagne pour recueillir les témoignages de Pupilles de la Nation présents le jour du Dday ou dans les 2 mois qui ont suivi.

Envoyez-moi votre récit par mail, courrier, vidéos, enregistrement.

à Henri Paturel, FNAPOG 23 rue de Bretagne 14000 Caen, hp@lcvnet.fr, 06 60 14 53 62

C’est très important pour notre devoir de mémoire et pour les générations futures.

A titre d’exemple, voici le récit de Raymonde recueilli par sa fille Joelle.

Le témoignage de Raymonde

Pupille de la Nation qui a perdu sa maman le 6 juin 1944 à Trévières (6 kms d’Omaha Beach).

Le récit de Raymonde

Je me nomme Raymonde Bourdet née Joret

Le 6 juin 1944, jour du débarquement, maman et moi revenions de chez ma tante domiciliée dans le même village, c’est-à-dire Trévières, nous venions de rentrer à la maison quand surgissent des avions, nous sommas allés nous mettre dans un abri (une rangée entre 2 murs avec des fagots pour toit et de la paille au sol où nous avons passé la nuit, le lendemain matin, nous repartons vers notre domicile qui était tout près (sur la même rangée).

Peu de temps après, un voisin est venu nous prévenir que nous allions être bombardés, ma maman voulait terminer sa vaisselle du matin, ensuite on est sorties avec précipitation en traversant la route pour se mettre à l’abri sous un porche afin de nous protéger, en plein bombardement un obus est tombé sur la ferme d’à côté et c’est à ce moment la que maman a été sérieusement blessée , nous n’étions que toutes les deux sous ce porche, je l’ai bien calée entre le mur et la porte, le temps d’aller chercher en catastrophe du secours auprès des personnes qui étaient dans l’abri la veille avec nous.

J’étais moi-même blessée à la tête et les jambes, je me préoccupais plus de l’état de maman, vu les bombardements importants nous ne pouvions pas sortir, c’était l’horreur pour moi sachant que maman était seule sous ce porche, après une petite accalmie, les personnes de l’abri sont venues auprès de maman et sont restées à ses côtés en attendant les secours (La Croix Rouge).

Elle est restée toute une journée sur un brancard au sol avant d’être emmenée à l’hôpital de Bayeux.

Ca demandait tout le temps des soins, faute de place…

Elle est décédée pendant son transport à la hauteur de Mandeville en Bessin à 2 kms.

Suite à mes blessures, un voisin m’a portée afin d’effectuer les soins qui ont été fait par la Croix Rouge américaine, de ce fait je n’ai pas pu revoir maman, elle est partie sans que je puisse lui dire au revoir, c’est une chose qu’une petite fille de 13 ans ½ ne peut pas oublier.

Je me suis retrouvée seule, mon papa était prisonnier en Allemagne, ne sachant pas bien entendu que maman était décédée.

J’ai été trimballée de droite et de gauche chez des oncles et tantes et à l’âge de 15 ans partie dans les fermes traire les vaches.

En mémoire de ma maman partie beaucoup trop tôt pour une petite fille.

Raymonde Bourdet

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