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Qui saura nous dire, qui voudra nous répondre ?

Madame la Ministre des Armées, il suffirait de si peu pour marquer votre gratitude à l’égard de ceux qui sont « Morts pour la France »

Ces écoles ou lycées de la Défense sont un passeport pour un avenir assuré dans une société où place est donnée à l’excellence ! Et nous félicitons les courageux « Elus » .
Mais qui peut nous dire pourquoi la mort de nos Pères ne permet pas « ce ticket d’entrée » à nos petits enfants, à la descendance de ceux qui sont « Morts pour la France » dans les lycées de la défense , à l’instar des écoles de la Légion ?

Le sacrifice de la vie de nos Pères ne méritait-il pas une telle reconnaissance ? Comment auraient-ils pu seulement obtenir la médaille militaire à défaut de la Légion d’Honneur, ils ne sont pas revenus !!!!!!!!

Nous aurions pu bénéficier de cet enseignement nous Pupilles de la Nation, mais comment y accéder alors que nombre d’entre nous ont dû quitter l’école pour assurer la survie de la Famille aux côtés de nos Mères ?
Nous encourageons les jeunes Pupilles qui nous rejoignent dans la souffrance à intégrer de telles écoles et nous nous réjouissons pour eux et pour leurs Mères qui n’auront pas à connaître le sort qui fut le nôtre !

Christiane Dormois
Vice Présidente Nationale
Présidente de la Fédération du Doubs

Est Républicain

Vandelans | Portrait Une Haut-Saônoise à l’école des filles de la Légion d’honneur.

Grâce à sa grand-mère, décorée de la Légion d’honneur en 2010, Lily-Rose Dutruge, 17 ans, a intégré la prestigieuse maison d’éducation de Saint-Denis il y a trois ans. Une école créée par Napoléon, réservée aux filles, où le port de l’uniforme et la révérence sont toujours de rigueur.

Par Eléonore TOURNIER – 05 janv. 2021 à 17:00 | mis à jour à 17:06 – Temps de lecture : 4 min
« C’est une battante. Elle n’a pas laissé tomber et a été au bout de son idée », explique Fabienne Dutruge à propos de sa fille, Lily-Rose.  Photo ER /Eléonore TOURNIER

Vernis à ongles, rimmel sur les paupières, bijoux autour du cou et sweat coloré, Lily-Rose Dutruge passe les vacances de Noël chez elle, à Vandelans , commune de 120 âmes au sud de la Haute-Saône, à la frontière avec le Doubs. Dans quelques jours, au moment de retrouver le lycée de la Légion d’honneur, à Saint-Denis, en région parisienne, elle devra abandonner toute forme de coquetterie pour revêtir l’uniforme.

À leur arrivée dans cet établissement d’excellence, dont la devise est « honneur et patrie », chaque fille reçoit un trousseau composé de deux robes chasubles bleu marine, six chemisiers blancs, un gilet, un caban, des collants et une ceinture portée en bandoulière, dont la couleur évolue au fil des promotions. Celle de Lily-Rose a été baptisée « Austerlitz », en référence à la célèbre bataille remportée par Napoléon, fondateur de l’école. « L’essayage a été terrible » se souvient sa mère, Fabienne, marquée par la mine de sa fille « en détresse » en train d’enfiler la jupe informe arrivant sous le genou, que les filles cintrent discrètement en serrant un peu plus leur ruban.


Les jeunes filles portent toutes le même uniforme : robe chasuble bleu marine, chemise blanche et ceinture portée en bandoulière.  

Photo ER /DR

Un père coiffeur, une mère laborantine

Lily-Rose a rejoint « la maison d’éducation » de Saint-Denis en seconde. « C’était mon choix », précise-t-elle. Sa grand-mère maternelle, Claudette Tissot , agricultrice en Saône-et-Loire, lui a offert son ticket d’entrée pour cette école pas comme les autres, réservée aux filles, petites-filles et arrière-petites-filles de médaillé(e) s de la Légion d’honneur.

Dans les couloirs feutrés de l’ancienne abbaye royale, joyau de l’art classique, la jeune Haut-Saônoise, fille d’un coiffeur à Rioz et d’une mère laborantine à Besançon, côtoie la fine fleur de la bonne société : des descendantes de colonels et de grands chefs d’entreprise. Jamais son origine sociale et/ou rurale n’a pesé dans ses relations avec ses camarades, assure-t-elle, soulignant le rôle déterminant de l’uniforme « qui permet d’éviter les jugements ». Avec la qualité de l’enseignement et le respect, l’égalité est d’ailleurs l’une des forces de l’école estime sa maman. « Une école publique, accessible aux boursiers », précise-t-elle à dessein.

« Rester a été le meilleur choix que j’ai pu faire »

À son arrivée, les débuts de Lily-Rose ont été éprouvants. « Je l’avais tous les soirs en pleurs au téléphone », rapporte Fabienne Dutruge. « C’était terrible, je ne savais plus quel argument trouver pour qu’elle se sente mieux ». À tout juste 15 ans, la lycéenne peine à s’habituer à sa nouvelle vie de pensionnaire, loin des siens, sans téléphone en journée, et le mercredi comme unique jour de sortie autorisé.

Brillante élève, sa moyenne chute de 16 à 12, malgré des heures d’étude intensives le matin et le soir, dans un silence religieux. À l’écoute, ses parents se mettent en quête d’un nouveau lycée en Franche-Comté, tout en lui proposant de tenir à la Légion jusqu’aux vacances de Noël. C’est le déclic. « À partir de là, je me suis moins mis la pression. Je me suis sentie plus libre, pas enfermée. Et j’ai profité. Rester a été le meilleur choix que j’ai pu faire », assure-t-elle aujourd’hui, tout sourire.

« Si c’était pour faire des bonnes femmes à marier, je ne serais pas là ! »

Vouvoiement, révérence, tenue correcte exigée, rites de passage, chants : la jeune fille a intégré les codes de la maison, que d’aucuns trouveraient surannés voire en contradiction avec le mouvement d’émancipation des femmes. « Pas du tout », balaie Lily-Rose. «Les filles s’investissent dans des associations. On nous pousse à faire de grandes études. Une des filles veut devenir présidente de la République ! » Le bureau de la surintendante, « rempli de portraits de femmes qui ont reçu la Légion », a marqué sa maman. Quant aux promotions, elles pourraient bientôt être baptisées du nom d’illustres femmes et non plus de batailles.

Au pensionnat, l’adolescente a tissé des amitiés précieuses et solides, qui l’ont fait mûrir et grandir. Le week-end, en Haute-Saône, elle écoute du rap US et se mélange aux garçons « comme une fille normale ». Après le bac, Lily-Rose affiche son ambition : devenir avocate, juge d’instruction ou procureure. « Si c’était pour faire des bonnes femmes à marier, je ne serais pas là ! », clame-t-elle, son avenir entre les mains.

Une école fondée par Napoléon il y a plus de 200 ans

« Les maisons d’éducation de la Légion d’honneur sont créées le 15 décembre 1805 par Napoléon, soucieux de combler un vide en matière d’éducation féminine et convaincu du rôle prépondérant que les femmes auront à jouer dans la société. Il définit lui-même le programme éducatif de ces futurs établissements, voulant assurer aux filles des légionnaires civils et militaires une existence digne et indépendante », peut-on lire sur le site de la Légion d’honneur. Plus de 200 ans plus tard, les maisons d’éducation accueillent, exclusivement en internat, les filles, petites-filles et arrière-petites-filles de décorés français et étrangers de la Légion d’honneur, de la Médaille militaire ainsi que de l’ordre national du Mérite. Les jeunes femmes sont sélectionnées sur dossier et entretien, de la 6e  aux classes préparatoires et BTS. Taux de réussite au brevet : 100 %. Taux de réussite au bac : 100 %. En 2020, 97,2 % des jeunes femmes ont eu une mention, dont 45,5 % de mentions très bien.

 

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