Oudrenne Une stèle érigée pour honorer la mémoire des Malgré-Nous

Quatre-vingts ans après l’incorporation de force de 130 000 Alsaciens et Mosellans dans l’armée allemande, une stèle a été inaugurée pour honorer la mémoire des jeunes Malgré-Nous. À Lémestroff, l’émotion était vive lors d’une cérémonie rassemblant élus, familles et habitants, venus saluer le souvenir de ceux qui ne sont jamais revenus.
Le Républicain Lorrain –


Les interventions des personnalités étaient très émouvantes.

Suite à l’initiative de Louis Guirkinger, fils de Malgré-Nous, la municipalité d’Oudrenne a décidé de dédier une stèle aux 130 000 Alsaciens et Mosellans enrôlés de force dans l’armée allemande entre 1942 et 1944. Cette incorporation a concerné 52 jeunes des trois villages de la commune (Oudrenne, Breistroff-la-Petite et Lémestroff). Seize d’entre eux, à peine sortis de l’adolescence, ne sont jamais revenus, morts sur les fronts de l’Est.
Quatre-vingts ans plus tard, une stèle, dont la réalisation a été confiée à l’artiste sculpteur Sylvain Diwo, a été érigée au cœur du village de Lémestroff. Cette dernière a pour but de leur rendre hommage et d’entretenir la flamme du souvenir. L’inauguration a eu lieu en présence de Patrick Weiten, président du conseil départemental, Isabelle Rauch, députée, Philippe Deschamps, sous-préfet de Thionville, Magaly Tonin, conseillère départementale, Nathalie Griesbeck, ancienne députée européenne, d’élus du secteur, dont Denis Butterbach, maire de Valmunster, d’associations patriotiques et de porte-drapeaux.
Bernard Guirkinger, maire d’Oudrenne, a retracé les grandes lignes de cet épisode tragique qui a affecté de nombreuses familles.
Les différents intervenants ont souligné, avec beaucoup d’émotion, l’importance du devoir de mémoire et la frilosité des politiques à reconnaître la réalité de ce pan de l’histoire de France.
Au cours de la cérémonie, un groupe d’adolescents a égrené le nom des 52 Malgré-Nous et une rose a été déposée pour chacun d’eux. Deux ont également lu un poème de Catherine Cordel-Vigneron qui évoquait cette période.
L’émotion était à son comble lorsque les enfants de la commune, accompagnés par Thibaud Hermann à la trompette, ont entonné La Marseillaise. L’hymne national a été repris par l’ensemble du public.
L’harmonie de Métrich-Obernaumen, dirigée par Alain Felly, a rehaussé la manifestation qui s’est achevée par l’interprétation de l’hymne européen.

 

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