samedi 26 août 2023 Républicain Lorrain

Moselle

Suite Ban Saint-Jean…

Gabriel Becker : << Permettre un deuil final >>

Propos recueillis par Emilie Perrot

Gabriel Becker a retrouvé des objets fabriqués par les prisonniers soviétiques. Photo Emilie Perrot

Vous avez écrit quatre ouvrages sur le Ban Saint-Jean. Pourquoi vous y êtes-vous intéressé ?

Gabriel Becker : « Je faisais partie de !’association de défense du pays de Nied lorsqu’un projet industriel a été propose sur le site du Ban Saint-Jean. Cela m’a révolté. J’ai eu l’impression qu’il était de notre devoir à nous, habitants du secteur, de protéger la sépulture de ces milliers d’hommes qui n’avaient pas de liens ni de famille ici. Mon autre déclic a été la lecture d’Antigone de Sophocle qui choisit, contre l’ordre du roi Créon, d’offrir une tombe à son frère pour que son âme trouve le repos. Ces prisonniers ont droit au repos. »

  • Sauvegarder la mémoire

 A quel point le Ban Saint-Jean fait-il partie de votre vie ?

« Je rencontre souvent les familles des victimes qui viennent leur rendre un hommage. C’est très nourrissant d’un point de vue émotionnel personnel. Je suis heureux, à chaque fois, de constater que ni la religion ni la langue ne sont un obstacle pour que chacun puisse faire son deuil définitif. »

Avez-vous d’autres projets sur le Ban Saint-Jean ?

« Je fais toujours partie de l’association franco-ukrainienne. Les années passent et je reste fidèle à mes premiers engagements. Pour moi, le Ban Saint-Jean induit plus de devoirs que de droits. Et le devoir principal est de sauvegarder la mémoire de ces prisonniers et de l’horreur nazie afin que cela ne recommence pas.»

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