« Le viol de l’Inconnu« .
Quel triste matin !
Il pleut sur Austerlitz, comme il pleut sur Verdun.
Sur la Place de l’Etoile, après les cris de haine
S’activent maintenant les services d’hygiène
Sous la dalle de granit l’homme qui gît ici
A vu brutalement son Arche obscurcie.
Celui qui tous les soirs recueille les honneurs
A été piétiné par des dévastateurs.
Profané, dégradé, tagué, détérioré
Et même l’inconcevable, il s’est senti violé.
Lui qui s’est sacrifié au nom de la Patrie
Se sent désemparé et son corps est meurtri.
Du visage anonyme de notre frère d’armes,
Après l’étonnement, a coulé une larme.
Il ne comprend plus rien, il s’est senti bien seul
Alors qu’il se pensait en paix dans son linceul.
La flamme a vacillé sous les coups de cette foule
Qui « courageusement » se cache sous une cagoule.
Mais elle a tenu tête et n’a jamais faibli,
Seul repère allumé quand l’ordre fut rétabli.
La lumière est restée au centre de la Place,
Tel un phare, un jalon, symbole de l’audace.
Ce soir se tiendra un nouveau ravivage
En preuve d’unité, de force et de courage. »
François-Marie Grimaldi 2 décembre 2018
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