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« C’est un trésor inestimable » : à Caen, Geneviève Darrieussecq visite les archives des victimes de guerre

Jeudi 24 octobre 2019 à 16:45 – Par Pauline Pennanec’h, France Bleu Normandie (Calvados – Orne)

La secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées a visité ce jeudi les archives des victimes des conflits contemporains à Caen. Elle a souhaité saluer le travail des agents de ce service unique en France qui permet d’indemniser, d’honorer et de reconnaître la souffrance des victimes.

La secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Armées a visité les archives des victimes des conflits contemporains

© Radio France – Pauline Pennanec’h

 Caen, France

« Ce ne sont pas du tout des lieux immobiles, anciens, des lieux de papiers » : dans le bâtiment des archives des victimes et anciens combattants, Geneviève Darrieussecq admire les documents. En visite, jeudi 24 octobre au centre d’archives caennais, des papiers de François Mitterand, jaunis par le temps, mais aussi le dossier de décès de Jean Moulin, que la secrétaire d’État a soigneusement photographié pour ses propres archives personnelles, cette fois.

« De l’anonyme jusqu’à la personnalité très connue, les archives recèlent de ces trésors »Geneviève Darrieussecq

« Il y a forcément des documents assez remarquables, des documents de François Mitterrand qui était fait prisonnier pendant la seconde Guerre mondiale, de Jean Moulin, qui est décédé dans son transfert vers l’Allemagne, dans des conditions tragiques après avoir largement été torturé à Lyon », souligne-t-elle.

Des documents des archives, présentés lors de la visite © Radio France – Pauline Pennanec’h

Des millions de personnes concernées

Vingt km linéaires d’archives sont stockées à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre, dont la moitié sont exploitables. Elles concernent des millions de personnes, des combattants, prisonniers de guerres mais aussi des civils.

Ce sont des « lieux de vie où l’on peut, à partir de certains documents, avoir un travail actif de mémoire personnelle et collective », pour Geneviève Darrieussecq, attentive aux explications d’Alain Alexandra, chef de la division des archives des victimes des conflits contemporains. « L’avenir, c’est de continuer à transmettre la mémoire combattante de nos conflits, parce que c’est quand même grâce à ces conflits que nous sommes restés une République, une démocratie et que nous jouissons d’une liberté essentielle », ajoute la secrétaire d’État. « On s’est aperçu, après le Centenaire, que les Français avaient une appétence à remonter le temps, cette Histoire et surtout pour se l’approprier, à en faire l’histoire de chacun. Toutes ces archives représentent un trésor particulièrement inestimable », avoue-t-elle.

Le dossier de décès de Jean Moulin © Radio France – Pauline Pennanec’h

Un lieu trop méconnu du grand public

Dossiers nominatifs, lettres, notes, ou encore registres, tous les précieux papiers sont classés dans des milliers de boîtes. Des documents qui préservent la mémoire des victimes des guerres où la France s’est engagée depuis 1915. Un lieu qui est encore méconnu des Caennais, selon Alain Alexandra : « C’est très étonnant parce qu’il est très connu à l’étranger, en province, mais il est très peu connu à Caen. Plus ce fond est consulté, valorisé, meilleures seront les chances pour nous à terme de correctement les conserver », affirme-til. « C’est permettre aux familles de ces victimes de continuer à vivre », explique-t-il.

« Ce sont les archives des citoyens », a-t-il voulu rappeler. Accessibles au grand public, les archives permettent depuis plus de 60 ans d’indemniser, d’honorer et de reconnaître la souffrance des victimes. Des documents uniques pour l’histoire qu’il faudra numériser : c’est la prochaine étape.

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