Un parcours de persécutée
Hélène STERN est décédée le dimanche 5 juillet 2020
1927 : elle a 5 ans quand sa famille quitte la Pologne, fuyant les persécutions contre les Juifs. Ils rejoignent des oncles qui vivent en France. A Paris, son père est coiffeur et sa mère double des manteaux de fourrure.
Juin 1940 : avec sa mère et son frère, ils fuient Paris et l’arrivée des Allemands pour rejoindre Toulouse. Son père, engagé volontaire dans l’armée et blessé de guerre, les rejoint plus tard.
Début 1944 : son père et son frère ont déjà passé les Pyrénées dans le but de rejoindre Casablanca et la France Libre. Hélène, est dénoncée et arrêtée sur son lieu de travail, puis emprisonnée à la prison Saint-Michel avec sa mère, sa tante et le nourrisson de cette dernière.
30 avril 1944 : détenue à Drancy avec sa famille, leurs bijoux leur sont confisqués.
23 mai 1944 : avec sa mère, fait partie du convoi n°74 Drancy-Auschwitz-Birkenau. Dès la sortie des wagons, sa tante et le nourrisson sont gazés. Hélène et sa mère son « sélectionnées » pour le travail. La mère d’Hélène tombe malade et est séparée de sa fille qui la croit morte.
Janvier 1945 : transfert d’Auschwitz vers Bergen-Belsen, face à l’avancée des troupes soviétiques. Hélène retrouve sa mère.
Avril 1945 : les troupes anglaises passent un accord de neutralisation avec les SS du camp, qui quittent Bergen-Belsen où sévit une épidémie de typhus. Séjour à l’hôpital, Hélène pèse 28 kg.
Mai 1945 : rapatriée avec sa mère à Paris, au Lutetia, un hôtel devenu centre d’accueil de tous les déportés, où on lui refuse la pension d’aide aux déportés car elle n’a pas la nationalité française. A Toulouse, Hélène retrouve son père dans leur appartement, vidé de tous leurs biens.
Et après ?
Au retour, un sentiment d’abandon et d’incompréhension l’incite à faire le silence sur ce qu’elle a vécu. Des décennies plus tard, sous l’impulsion de ses petits-enfants, elle témoignera dans une école, puis devant les caméras du MDR&D
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