Près de cinq ans après, l’optimisme renaît pour des victimes de l’attentat du 14 juillet à Nice
Mercredi 10 mars 2021 à 17:51 – Par Kevin Blondelle, France Bleu Azur, France Bleu
Journée nationale d’hommage aux victimes du terrorisme en ce jeudi 11 mars. Le 14 juillet 2016, l’attentat sur la promenade des anglais faisait 86 morts, plus de 400 blessés et des milliers de gens traumatisés. Mélanie et Daïla en font partie. Elles ont réussi à tourner la page tant bien que mal.
Construire sa vie, après avoir vécu un terrible drame. C’est le quotidien de milliers de maralpins et de gens du monde entier présents sur la promenade des anglais le 14 juillet 2016. Mélanie se trouvait au cœur de la foule ce soir là avec famille et amis. L’un des amis en question est mort. Elle a été blessée au bras, il la fait toujours souffrir aujourd’hui. Mais elle a choisi d’avancer. « Avec le temps, tout passe. J’ai compris que ma vie ne s’était pas arrêtée ce 14 juillet« dit-elle.
Un processus qui a pris du temps, a nécessité beaucoup d’accompagnement psychologique et de volonté. « Je retiens même des éléments positifs. Quand on est confronté à la mort aussi jeune, on se rend compte que tout peut arriver en deux secondes, donc on profite un peu plus de la vie, on essaye de foncer, de moins se poser de questions. »
« On a eu la ‘chance’ que d’autres n’ont pas eu ce soir-là, donc il faut croquer dans la vie. »
Daïla, elle, avait douze ans au moment des faits, la lycéenne en a 17 aujourd’hui. Elle a été légèrement blessée, et a surtout été traumatisée parce qu’elle a vu. Après plusieurs années de suivi psychologique, elle a décidé d’y mettre fin il y a peu parce qu’elle se sent mieux. « J’ai vu que j’arrivais à aller mieux, je me suis senti mieux. J’ai été soutenu et aidé toutes ces années donc j’ai appris à mieux me connaître. On essaye d’aller de l’avant ! »
Des jeunes reconnus comme pupilles de la Nation
Point commun des deux jeunes femmes : elles sont reconnues comme pupilles de la Nation puisqu’elles ont été blessées ce jour-là. Elles sont donc suivies par l’office national des anciens combattants et victimes de guerre, qui peut par exemple les aider financièrement dans leurs études. Son directeur dans les Alpes-Maritimes Rémy Giacherro se réjouit de leur parcours.
« Notre but, c’est de faire en sorte qu’elles sortent de ce statut et que justement elles se reconstruisent, qu’elles puissent passer à autre chose. Après, je vois que dans toutes les personnes qu’on accompagne il y a aussi des personnes qui ont peut-être un peu peur de lâcher cet environnement qui les entoure et de se retrouver un peu seules. »
L’ONACVG, Office national des anciens combattants et victimes de guerre, vient au soutien d’une centaine de pupilles de la Nation suite à l’attentat du 14 juillet encore aujourd’hui dans les Alpes Maritimes, et plus globalement à environ 500 habitants du département.
Rémy Giacherro appelle d’ailleurs aux dons, à l’occasion de cet hommage national aux victimes du terrorisme. Vous pouvez participer à votre échelle à l’aide financière des pupilles de la nation comme des victimes des attentats en vous rendant sur le site du Bleuet de France.
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