Après la seconde guerre mondiale de nombreuses femmes ont été tondues au motif de collaboration avec l’ennemi.
Fabrice VIRGILI a soutenu une thèse en doctorat sur ce sujet épineux en 1999 : « Les tontes de femmes accusées de collaboration en France,1943/1946 »
Selon cet historien 114 femmes auraient été tondues en Moselle soit 0,03 % de la population et 20000 en France.
Pour lui la tonte n’est pas et n’a jamais été un sujet tabou et, elle fait partie du décor de la libération, Elle n’a pourtant pas été retranscrite dans la presse, ni dans les divers rapports d’archives.
La moitié des femmes auraient été tondues parce qu’elles avaient eu des relations sexuelles avec les allemands et l’autre moitié parce qu’elles avaient travaillées pour ou avec les allemands.
Les tondeurs quant à eux n’étaient pas forcément des résistants et certains l’auraient fait pour se refaire une virginité, il était souvent, et pour certains, plus simple de tondre que de tuer.
Les scènes de tontes ont été très violentes, les tondeurs et les tondues étant souvent des voisins.
Ces scènes étaient inexistantes à la libération. Elles ne sont apparues et ne se sont multipliées qu’à partir de juin 1944 partout en France.
Ce châtiment de la tonte d’une chevelure féminine est une pratique très ancienne. Présente dans de nombreuses cultures pour punir l’adultère elle est un exutoire pour le peuple.
La tonte pouvant être un prétexte à formuler une accusation de collaboration à la libération, les tondues n’ont fait l’objet d’aucune études sérieuses. Le traumatisme pour la femme est jugé comme plus important que le viol. Ce choc traumatique se transmet généralement aux enfants lorsqu’il y en a eu. Ils intériorisent un sentiment de culpabilité notamment les filles de soldats allemands.
Certes il est évident que des femmes ont été tondues à la libération. Combien étaient-elles ??? par qui ont -elles été ainsi humiliées ??? pourquoi ??? et où ???
A ces interrogations il est encore aujourd’hui difficile de donner un chiffre exact.
Depuis 1980 les chercheurs dont Fabrice VIRGILI, ont évalué à 20000 le nombre des tondues 40 % l’auraient été pour relations sexuelles avec l’ennemi, hors les prostituées professionnelles qui n’ont pas, le plus souvent été inquiétées.
60 % des femmes ont donc été tondues pour marché noir, pour délation, pour collaboration politique, pour travail volontaire.
Les accusées de collaboration ont souvent subi la double peine : tondues et traduites devant les cours de justice puis exécutées
En 2020 les situations diverses de ces femmes appellent des interrogations, et des demandes comme celle formulée par le député LAGLEIZE (Mouvement Démocrate et Apparentés de Haute Garonne).
ANNE CHALONS
Officier de la Légion d’Honneur
Présidente Nationale
Sources : P.J. : Assemblée Nationale
Texte : Question et Réponse
Livre : La FRANCE VIRILE et propos
recueillis par Gaël CALVEZ « Est Républicain »
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