Les origines de la famille sont comme pour beaucoup de Français d’Algérie multiples, puisque ses arrière-grands-parents sont originaires de Sicile, d’Auvergne et d’Alsace
Les grands-parents de cette orpheline, sont nés dans le constantinois et les Aurès. Son père quant à lui est né à T…. et sa maman à B…
Le couple a installé son foyer dans un village proche de la frontière tunisienne parce que le papa y travaillait dans une mine de phosphate. Quatre enfants sont nés de leur union (notre pupille est née en1940)
La vie dans le village au climat rude battu par les vents, n’était pas facile mais elle y était heureuse.
C’est la « Toussaint » sanglante du 1er novembre 1954 qui entame, pour la famille, le début d’un véritable calvaire, et le chaos…. !!
Une pluie d’obus de mortier s’est mise à pleuvoir, tous les soirs sur le village et, un soir le papa parti à son travail de nuit, et n’est pas rentré !
Depuis il n’a jamais été revu.
La famille durement éprouvée se réfugie dans la grande ville du bord de mer.
La maman « présumée » veuve est sans ressources si ce n’est l’octroi d’une petite demi-pension.
Sa jeune fille doit arrêter ses études et travailler pour l’aider, alors que les déplacements en ville se font dans la peur des attentats de plus en plus fréquents.
L’été 1962, c’est le départ précipité pour la métropole, sur le « ville d’Oran ».
La mort dans l’âme, et toute une vie dans deux valises…c’est le grand départ avec l’espoir que le papa ferait partie des prisonniers…..
Arrivé dans une grande ville du centre de la France pour trouver du travail, la vie est très difficile.
La famille est mal logée dans de petits hôtels, sans chauffage.
Par bonheur l’heureuse rencontre de celui qui allait devenir son mari, met du baume au cœur de toute la famille.
Le jeune couple part pour Dijon notre orpheline y est très mal accueillie : rejet, racisme.
Il faut même qu’elle modifie son accent pour vivre dans cette ville particulièrement bourgeoise.
Hé Oui !!
Elle venait de l’autre côté de la méditerranée ou rien n’était pareil !!!…..
Les bruits les plus incroyables circulaient dans la population métropolitaine, sur les rapatriées et la population dans ces 4 départements Français.
Personne ne connaissait ce lointain pays, si ce n’est au travers des récits des enfants envoyés se battre dans un pays pour beaucoup …. plus-tôt « étranger ».
C’était la guerre dans une Algérie pourtant Française……. !!!
Depuis la France a oublié :
– L’orpheline revenue en France, mais aussi les orphelins laissés « là-bas » dans les orphelinats.
– Son père, jamais revenu et tous les prisonniers enlevés et abandonnés « là-bas »
Tous ces enfants,
Tous ces prisonniers sont oubliés par la France aux mains des nouveaux occupants de l’Algérie.
Tiré de confidences et curriculum vitae d’une Orpheline Civile de la guerre d’Algérie
Anne CHALONS
Présidente Nationale FNAPOG
OFFICIER DE LA LEGION D’HONNEUR
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