Résilience

Ce traumatisme, Boris Cyrulnik a décidé de le mettre au profit de sa carrière. “Cette malédiction, je l’ai entendue aussi pour les enfants des banlieues, des familles en difficulté. Comme s’ils étaient condamnés”. En lui, une révolte gronde et résonne lorsqu’il découvre le travail d’Emmy Werner, une psychologue américaine. “Elle a fait une étude sur les enfants abandonnés d’Haïti. Malgré leur condition de vie, 23 % d’entre eux avaient appris à lire et à écrire et n’étaient pas plus névrosés que moi”, explique Boris Cyrulnik. “Elle a appelé cela la résilience, la capacité à trouver la force de se reconstruire après un traumatisme”.

Ce concept va devenir le fil d’Ariane de sa carrière. Il crée un congrès international pour travailler sur la question, “le départ de milliers d’articles”.  L’un de ses ouvrages, “Sauve-toi, la vie t’appelle”, fait d’ailleurs directement référence à une phrase, qu’il aurait entendu en lui, lors de son enfermement à la synagogue de Bordeaux. 

Aujourd’hui, il publie « Quarante voleurs en carence affective ». Un ouvrage sur “les racines de la guerre” et la “violence du monde”, expliqué par le “désert affectif où la plupart des enfants s’éteignent”.