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         Marie José CHOMBART de LAUWE, jeune résistante bretonne

Née à Paris (XV éme) le 21 Mai 1923, nom de jeune fille WILBORTS Yvette, Marie-Josée, dite Marie-Jo.

Fille de parents du milieu médical parisien, père médecin pédiatre, invalide de guerre 14/18 (gazé), mère infirmière 14/18 puis sage femme.

1936 : le père décide d’une retraite anticipée, la famille part vivre sur l’ile de Bréhat où demeure la grand-mère paternelle.

Marie José est en classe de 1 ére à Tréguier puis à cause de la guerre poursuivra ses études par correspondance, car à l’été 1940 les allemands occupent Bréhat, réquisitionnent  et s’installent dans les maisons.

Dans la famille on écoute Radio Londres, poste dissimulé derrière un tableau, les habitants de l’île s’organisent en résistance. Les nuits sans lune voient beaucoup de barques partir, à la force des bras, vers l’Angleterre afin d’y déposer futurs combattants et documents.

Marie José quant à elle, malgré ses 17 ans et connaissant les risques encourus, est la messagère de la résistance naissante

Automne 1941 : elle reprend ses études de médecine à Rennes, a pu obtenir un « Ausweis » lui permettant  d’aller sur la côte à Bréhat alors en zone interdite.

Sa mère a créé un réseau d’évasion vers l’Angleterre « la Bande à Sidonie » géré par un religieux, Frère Jean-Baptiste LEGEAY1, réseau qui sera ensuite intégré à « Georges France 31 » lié à l’intelligence Service britannique.

   plaque souvenir dans         l’église de Nantes

Plusieurs points de contact sont établis : Paimpol, Lannion, Perros-Guirec, Tréguier que visite Marie José pour collecter des infos sur l’implantation des infrastructures ennemies. Ces documents vont passer au nez et à la jugulaire des allemands, car ils sont dissimulés dans les planches d’anatomie des cahiers de Marie José,  et partir pour les alliés en GB.

1941 : certains résistants sont arrêtés, ceux de Rennes y échappent pour l’instant.

22 Mars 1942 : une traction noire, la gestapo, s’arrête devant la maison de sa logeuse, on vient l’arrêter, quelques mots vite écrits sur la table « suis arrêtée, prévenir famille, amis ». En fait un nouvel agent de liaison, Georges2, a été recruté or il s’avère que c’est un agent double qui évidemment dénonce le réseau.

Mari-Jo est internée à la prison de Rennes  puis d’Angers (23 Mai 1942), elle y retrouve 11 membres de son réseau ainsi que ses parents. Y sont aussi Marie Claude Vaillant COUTURIER et France BLOCH SERAZIN, 2 résistantes communistes. Transfert à Paris à la prison de la santé (17 Juillet 1942), interrogation rue des Saussées le 7 janvier et début Février, au siège de la gestapo. Puis emmenée à la maison d’arrêt de Fresnes le 12 octobre 1942, en attendant un jugement.

C’est la condamnation à mort ! commuée en déportation NN (Nacht und Nebel)3.

26 Juillet 1943 : départ de la gare de l’Est avec sa mère et 36 autres femmes vers la prison de Saarbrücken en transit avant le camp de Ravensbrück. Ce groupe de 58 femmes est affecté au bloc 32 des NN. Marie Jo est tatouée du  matricule n° 21 706. Elle va travailler à l’usine Siemens (électronique) face au camp.

Pendant son séjour à Ravensbrück  en tant qu’infirmière elle sera, devant un afflux de naissance, amenée  à s’occuper4de la « Kinderzimmer » à l’été 1944.

2 ou 8 Mars 1945 : devant l’avancée des troupes alliées le camp de Ravensbrück est abandonné pour celui de Mauthausen (Autriche), après 3 épuisants jours de voyage.

Elles seront libérées le 21 Avril, la Croix rouge les dirigera vers la Suisse avant leur retour en France.

Après la libération, Marie Jo témoigne au proçés de Radstad contre Fritz SUHREN5 le commandant du camp de Ravensbrück.

De retour à BREHAT après un bref passage à Paris le 1 er Mai 1945 elle reprend ses études de médecine et obtient un doctorat de Psychologie de l’enfant.

Epouse un psychologue, Paul-Henry CHOMBART de LAUWE, lui même ancien résistant et pilote de la RAF, avec qui elle aura 4 enfants.

En 1954 elle entre au CNRS, devient militante de la Fédération des déportés, de la fondation « mémoire de la déportation «  prenant la suite de M.C Vaillant Couturier.

Témoigne devant les jeunes de lycée à Limours et Saint Glen entre autres.

Grand Officier de la Légion d’Honneur (2008) puis Grand Croix en 2012.

Son nom est donné à un collège de Paimpol, à une crèche d’Argenteuil.

Ses parents : père décédé en Février 1944 à BUCKENWALD.

Mère  décédée en 1957.

 

Livres : Toute une vie de résistance (2000)

Résister toujours (2015)

                                                                   

Notes :

1°) 1897-1943, déporté mi-Novembre 1943, décapité à « la hache » le 10 Février 1943 à Cologne. Avait été placé par les allemands comme directeur de l’école Roscoat à PLEHEDEL.

2°) de son vrai nom Alfred GAESSLER, alsacien parlant allemand, à l’origine de l’exécution d’Estienne d’ORVES le 29 Août 1941 au Mont Valérien. Disparu en Autriche : Février 1945.

3°) décret KEITEL du 7 décembre 1941 : permet arrestation et déportation comme disparus sans laisser de trace. NN = nuit et brouillard (ce qui correspond au décret).

4°) voir article précédent du 13 Avril dernier « Jean-Claude PASSERAT »

5°) exécuté le 12 juin 1950 après condamnation à mort par décision du Tribunal  siégeant au château de RASTADT, land de Bade-Wurtemberg zone d’occupation française, (c’est l’un des 235 proçés tenus entre 1946-49).

Sources : revue Histoire, divers sites internet.

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