Odile de VASSELOT et l’appel du 18 juin

Née le 6 janvier 1922 à Saumur, elle est fille et petite-fille de militaires. Elle a 1 frère Armand et 2 sœurs, Geneviève et Marie-Thérèse. Au gré des mutations de son père, elle résidera à Dijon puis Metz où elle obtiendra son bac en 1939 tout comme sa sœur Geneviève, juste avant la déclaration de guerre. Son grand-oncle le général De Vaulgrenant était aussi en cette garnison de Metz jusqu’en 1934.

1940 : le chateau familial des VASSELOT de RÉGNÉ dans le Poitou. Bien installée dans sa chambre située dans le donjon, elle lit. Nous sommes le 18 juin, il se fait tard mais l’idée lui prend, d’écouter la radio. Et qu’entend-elle ? le discours du général de Gaulle « l’appel du 18 juin ». (Le général de Gaulle n’est arrivé que la veille à Londres).

Son père, officier de cavalerie, étant prisonnier de guerre à Nuremberg (Bavière), la famille déménage à Paris. Ces événements la font réagir. Elle va entrer dans la résistance. Pour cela il faut inventer une histoire pour justifier ses probables absences le week-end auprès de sa mère. Voilà, ce sera : on la demande à la bibliothèque de Versailles.

Pour débuter elle est agent de liaison dans le service de renseignements belge « Zéro ». Son pseudo « Daniéle ». Elle doit, à la demande d’une responsable réseau Mme Poirier, transmettre des documents ou courriers à Toulouse, où est prévu une boite aux lettres humaine. Elle prend le train à Paris vers 20 h et arrive à Toulouse, gare Matabiau, à midi le lendemain. Elle se rend dans un restaurant où se trouve son contact « boite aux lettres », une serveuse « Rolande ». Elle prend place à une table tout en posant un paquet, transporté dans sa valise, sur la chaise voisine. Elle commande sa boisson que lui apporte la serveuse et le paquet est remplacé par un autre de même aspect.

Odile, repart à Paris le samedi soir pour une arrivée le dimanche matin. Ce stratagème se nomme « le courrier descendant ou montant ».  A son arrivée à Paris le paquet ramené de Toulouse est remis au responsable du réseau, au rendez-vous, face à l’église Saint-Philippe du Roule (8e)

Avec une de ses sœurs elle arrache les affiches du régime de Vichy ou allemandes, trace à la craie des Croix de Lorraine sur les murs derrière lesquels l’occupant s’est installé. Ce réseau est démantelé en avril 1943.

1944 : elle n‘est plus « Danièle » mais « Jeanne » car elle est entre désormais au réseau belge « Comète », fondé par Andrée de Jongh, infirmière. Son rôle : récupérer les aviateurs alliés tombés en zone occupée, puis les accompagner par le train en zone libre où ils pourront passer en Espagne avant de rejoindre l’Angleterre. Mais pour cela il faut aller aussi en Belgique en récupérer. Ce seront des trajets France-Belgique et retour. De Bachy (Fr) à Rumes (B) distants d’environ 5 km. Passage sous les barbelés, avec deux compagnons Maurice Bricout, le départ se faisait de sa maison, et Jean-Jacques, pour retrouver dans une maison rumoise les candidats au « voyage ». Les amener à la gare de Baisieux (Nord), banlieue de Lille à 8 heures puis express pour Paris.

Trahie une fois le 4 janvier 1944 : elle accompagne 2 exfiltrés anglais de Belgique Ils sont dans le même compartiment et s’ignorent pour des raisons de sécurité. La gestapo entre dans le compartiment à la recherche de 2 anglais, demande de papiers aux trois passagers. Les 2 « boys » sont emmenés, lors de l’arrêt à la gare d’Arras. L’un d’eux lui lancera un regard complice, un remerciement, depuis le quai.  Elle n’a pas été inquiétée car blonde, yeux bleus…un type arien classique, carte d’identité en règle.

Participe à la libération de Paris, en août.

Après la libération, elle reprend ses études interrompues par la guerre. Elle obtient une licence d’Histoire à La Sorbonne (Paris). Munie de ce diplôme elle va enseigner au collège Sainte Marie de Neuilly (fondé par Madeleine Daniélou). Puis continue son parcours en devenant directrice du collège Sainte Marie de Poissy.

1947 : elle entre « laïque consacrée » (à Dieu) au sein de la communauté apostolique Saint-Francois Xavier.

1959 : Madeleine Daniélou la missionne pour aller en Côte d’Ivoire fonder le collège Sainte-Marie d’Abidjan à Adjamé qui ouvrira en 1962, sera ensuite à Cocody pour devenir lycée de jeunes filles Ivoiriennes ou non en 1970 (vœu de Félix Houphouët Boigny, Président de Cote d’Ivoire). Elle y enseignera et dirigera de 1962 à 1989. Son action fera « tache d’huile » puisque depuis, 14 autres lycées verront le jour

1988 : retour en France où elle parcourt les établissements scolaires raconter son parcours de guerre. En plus de cela elle distribue des repas aux gens nécessiteux. Et ce sera la retraite.

14 juillet 2023 : invitée, elle a 101 ans, par le Président de la République pour assister au défilé militaire.

photo sciences avenir

 

 

16 septembre 2024 : elle est reçue à l’Elysée où le Président Macron lui remet l’insigne de « Grand Officier de l’ordre du Mérite National ». (déjà Commandeur depuis 1979).

Un livre :   « Tombées du ciel » en 2005.

Sous l’occupation j’avais 20 ans (2008)

Note : une autre femme, du réseau « Comète », Monique Hanotte, une belge eût le même engagement. (un prochain article)

Distinctions :

– Officier de la Légion d’Honneur (avril 1971) puis Commandeur en novembre 2021.

– Croix de guerre 39/45. Médaille de la Résistance Française.

– Chevalier de l’Ordre de Léopold II de Belgique, plus Croix de guerre Belge.

– Médaille de la liberté (USA).

– King’s Medal for courage in the Cause of Freedom (Royaume-Uni)

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Sources : divers sites internet.<

 

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