mercredi 7 février 2024 France Monde Le fait du jour

Le Républicain Lorrai

PROCHE-ORIENT

Quatre mois après, l’hommage aux victimes du Hamas

Delphine Bancaud

Plusieurs mobilisations, comme ici une symphonie d’espoir en décembre à Paris, ont été  organisées pour les otages détenus par le Hamas. Photo Sipa /Caron

Lors d’une cérémonie aux Invalides, Emmanuel Macron saluera ce mercredi la mémoire des 42 victimes françaises qui ont péri lors de l’attaque du Hamas. Ce temps mémoriel, ou un millier de personnes sont attendues, est « placé sous le signe de la lutte contre l’antisémitisme. »

Enfin. Quatre mois après l’attaque menée le 7 octobre par le Hamas en Israël qui a entraîné la mort de plus de 1160 personnes, Emmanuel Macron rendra ce mercredi un hommage national aux victimes françaises. Cette cérémonie aux Invalides à Paris, viendra saluer la mémoire des 42 Français tués lors de ces massacres et s’adresse aussi à nos six autres concitoyens blessés lors des attaques, aux quatre otages libérés par le Hamas et aux trois autres Français qui sont toujours portés disparus ou présumés otages. Un temps mémoriel « placé sous le Signe universel de la lutte contre l’antisémitisme ». Critiqué pour avoir pris autant de temps à organiser cet hommage, l’Elysée explique avoir voulu obtenir d’abord l’aval de tous les proches des victimes. « Beaucoup de familles d’otages ne voulaient pas que l’hommage interfère dans les négociations. D’autres n’étaient pas encore certaines de la situation de leurs proches otages, vivants ou pas », précise l’entourage du chef de l’Etat..

Mettre au point un tel évènement a aussi demandé beaucoup d’anticipation, car 55 familles de victimes ont été invitées et 800 proches seront finalement présents. Et certaines d’entre elles ont fait le voyage depuis Israël, via un vol spécial. Elles ont été accueillies à leur arrivée à Paris par la délégation interministérielle à l’aide aux victimes, qui les accompagnera pendant leur séjour en France. « Une prise en charge aussi bien psychologique que financière », précise l’Elysée.

Pour préparer cet hommage, l’Elysée a aussi dû accorder ses violons avec les principales institutions juives de France (le Crif, le Consistoire et le Fonds social juif unifié), notamment sur le déroulé de la cérémonie et la tonalité du discours d’Emmanuel Macron. La cérémonie devrait démarrer vers midi et durer une heure. Un millier de personnes y assisteront, mais pas le président israélien Isaac Herzog ni son Premier ministre Benjamin Netanyahou. L’Etat hébreu sera représenté par son ambassadeur en France.

Sans surprise, un dispositif de sécurité « extrêmement renforcé » » sera mis en place. Pour mettre un nom et un visage sur ces victimes, chacune d’elles sera représentée par une photographie avec son nom. Des clichés déposés dans la cour d’honneur des Invalides alors que le Kaddish de Maurice Ravel sera joué par l’orchestre de la Garde républicaine. Le discours d’Emmanuel Macron sera suivi de la sonnerie « Aux Morts », puis d’une minute de silence et de la Marseillaise. La marche funèbre de Chopin est aussi prévue au programme. Reste à savoir si l’émotion et le recueillement prendront le dessus sur les tensions qui risquent de s’exprimer. Car plusieurs familles de victimes ont demandé dans un courrier au chef de l’Etat, que la présence de La France insoumise (LFI) soit « interdite » aux Invalides, en raison de son refus de qualifier le Hamas de groupe « terroriste ».Ce à quoi l’Elysée a répondu qu’il s’agissait d’une « cérémonie républicaine » à laquelle, selon le protocole en vigueur depuis 1989, les parlementaires sont invites. Manuel Bompard, coordinateur national de LFI, Caroline Fiat, vice-présidente de l’Assemblée, Éric Coquerel, président de la commission des Finances et Mathilde Panot, cheffe des députés LFI, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils y assisteraient.

Sur Sud Radio lundi matin, Manuel Bompard a aussi estimé qu’il serait « légitime » d’organiser « un moment d’hommage pour des Franco­ Palestiniens qui sont aussi morts dons le cadre de ce conflit », à Gaza. L’Elysée a fait savoir qu’un « temps mémoriel » à leur intention était bien envisagé dans un second temps, selon des modalités qui doivent encore être fixées. Un évènement aussi complexe à organiser ?

 

 

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